le resumé de la semaine
Au cours d'un séminaire organisé par une grande institution financière anglo-saxonne en Chine, son Président a utilisé l'acronyme anglais suivant pour décrire l'instabilité des marchés : FOCBT. Ces cinq lettres représentent les sources de volatilité et d'attention pour les mois à venir. FOCBT sont les initiales pour FED, OIL, CHINA, BREXIT et TRUMP. FED : le premier risque (ou opportunité d'ailleurs) pour les marchés obligataires et pour les marchés actions réside bien dans une hausse plus rapide des taux aux Etats-Unis. Cette normalisation signifierait sûrement la fin de la crise débutée en 2008 et la purge des excès monétaires passés. OIL : le pétrole a presque doublé depuis ses points bas. La suroffre se résorbe lentement et la demande tient. Certains commencent déjà (!) à reparler de choc pétrolier avec des prix qui repartiraient fortement en hausse. La stabilisation des prix d'une commodity constitue toujours une bonne nouvelle car elle permet aux opérateurs de calibrer leurs programmes d'investissement à moyen terme mais...il faut qu'elle dure. CHINA : Tout ou presque a déjà été écrit et lu sur l'Empire du Milieu. Ralentissement conjoncturel, ajustement structurel et lutte contre la corruption de certains mandarins se confirment dans les discours de tous les agents économiques privés comme publics avec un degré de lucidité aussi aléatoire que surprenant. Les effets des dernières mesures de soutien monétaires ou réglementaires s'estompent. L'urbanisation démentielle du pays représente le plus grand défi démographique, immobilier, économique, social et environnemental de l'histoire de l'humanité. La charge qui pèse désormais sur les épaules des dirigeants chinois s'avère lourde mais planétaire. BREXIT : dans la sphère financière personne n'ose encore y croire, malgré des sondages toujours indécis, tant la situation des Britanniques serait compliquée pour organiser une sortie de l'Union Européenne. Un vote en faveur du Brexit serait donc une forme de mini-cataclysme. Il ne faut toutefois pas confondre UE et zone euro mais pas non plus sous-estimer le risque de contagion et de propagation du thème de l'euroscepticisme dans des populations meurtries par la crise. TRUMP : avec son opposant démocrate Sanders, ils ont animé les débats des primaires et ravi les médias par leur position non conformiste voire parfois farfelues et franchement souvent ubuesques. Mais c'est le jeu des primaires. On serait tenté de dire que : "what goes in the primary elections, stays in the primary elections". Les Américains semblent pourtant bien vouloir embrasser le thème de la colère, peut-être même celui de l'extrême, contre des élites et des dynasties politiques (Kennedy, Bush, Clinton ?) qui ont certes contribué à façonner la croissance américaine mais en déformant la pyramide sociale et donc en accentuant les inégalités.
Les derniers faits marquants :
Le chiffre du jour: Le PIB américain a été révisé en légère baisse à 0,8% au premier trimestre contre un consensus à 0,9%. C’est toutefois toujours mieux que la première estimation (0,5%). Cette donnée ne constitue toutefois certainement pas un élément décisif pour la FED. A noter également que les profits des entreprises ont augmenté de 0,3% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent.
La phrase du jour, on la doit à Christine Lagarde, la patronne du FMI, qui a confirmé que le G7 veut à tout prix limiter les risques en juin: « Tout le monde voulait éviter d’avoir des discussions à propos d’un Grexit au même moment que celles à propos du Brexit, et nous avons réussi ». Rester maintenant à savoir le résultat du référendum du 23 juin prochain.
Le graphique du jour qui fait frémir: La taille outre-Atlantique du marché des obligations d’entreprises a plus que doublé en l’espace de six ans. Une grande partie de ces obligations sont classées à haut risque. Que pourrait-il arriver de mal ?
A suivre cette semaine la réunion de l’OPEP à Vienne qui devrait constituer un non-événement pour le marché. En raison de l’évolution du cours du baril de pétrole, qui est au niveau de la cible de l’OPEP de 50 dollars, il est peu probable qu’une décision concrète à propos de la production soit prise. On notera en particulier le fait que l’Iran poursuit encore sa stratégie de conquête de parts de marché, ce qui rend caduque toute hypothèse de baisse de la production concertée au sein de l’OPEP. On peut considérer que la trajectoire du dollar sur le marché des changes aura certainement une plus grande influence sur le pétrole cette semaine que la réunion de l’OPEP
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