L'€/$ s'éloigne de la parité à grands pas !
Depuis le début d’année, le marché a pris l’habitude de voir tout en noir. L’aversion au risque est tel que l’once d’or a même retrouvé les faveurs des investisseurs et pourrait continuer sur sa lancée jusqu’aux 1350 USD.
En termes de gestion d’actifs, le CAC 40 reste fondamentalement dans une trajectoire baissière qui a toutes les chances de l’entrainer vers la zone des 4200-4170 points à moyen terme.
Beaucoup anticipent que l’EURUSD atteigne la parité d’ici la fin d’année.
Ce scénario peine à se concrétiser. Explication : à cause des préoccupations à propos de la Chine et du pétrole, les investisseurs ont dénoué leurs investissements spéculatifs à haut rendement pour racheter des monnaies traditionnelles de financement, comme l’euro.
C’est ce dernier phénomène qui explique l’évolution récente de la paire. Un franchissement de la zone des 1,10 par l’EURUSD serait très significatif et repousserait encore davantage la possibilité d’une chute vers la parité du cross.
Le chiffre du jour : il y a eu 205 000 créations d’emploi dans le secteur privé selon l’enquête ADP. C’est mieux que le consensus qui tablait seulement sur 195 000 nouveaux postes. Toutefois, l’emploi a montré des signes de ralentissement en janvier, particulièrement au niveau des grandes entreprises qui ont moins recruté. Le marché s’est focalisé sur cet aspect, restant dans le rouge dans la foulée de l’annonce.
Côté européen, les attentes d’inflation à 30 ans en zone euro ont chuté à 1,7% alors que l’objectif de la BCE est d’atteindre une inflation proche du seuil de 2%. C’est un fait majeur qui accentue la pression sur Mario Draghi pour qu’il annonce un renforcement du dispositif de politique monétaire lors de la réunion de mars de la banque centrale.
L’once d’or a retrouvé des couleurs à la faveur des turbulences récentes sur les marchés. Toutefois, il peine depuis quelques séances à s’échapper de la zone des 1130 dollars. Le potentiel haussier reste intact avec une progression possible d’encore 20 pips avant que les acheteurs ne cherchent à alléger leurs positions. Le climat anxiogène depuis le début du mois de janvier est, évidemment, favorable à l’once d’or qui retrouve ainsi son statut de valeur refuge.
Journée cruciale avec la réunion de la Banque d’Angleterre.
Traditionnellement, la politique monétaire de l’institution suit celle de la FED avec un décalage compris entre 6 mois et 9 mois. Toutefois, les conditions de marché sont particulières. D’un côté, l’activité économique montre des signes évidents de solidité, comme en témoigne l’évolution du PMI Services en janvier (55,6 contre 55,5 un mois plus tôt). De l’autre, l’inflation ne parvient pas à décoller, étant à zéro sur l’année 2015, une première depuis 1950. Cette inflation trop basse sur la durée hypothèque, de notre point de vue, toute perspective de redressement des taux à moyen terme. La Banque d’Angleterre est condamnée à maintenir son biais accommodant, à l’instar de quasiment toutes les banques centrales des pays développés.
Semaine centrée sur l’emploi pour les Etats-Unis. A 14h30, les revendications hebdomadaires au chômage seront publiées. Le consensus prévoit un chiffre à
280 000, en hausse par rapport à la semaine précédente (278 000).
Du point de vue macroéconomique, cette tendance n’a rien de très préoccupante. Il est toutefois probable que le marché, échaudé par les statistiques de ce début d’année, ne soit pas du même avis.